La
trêve est l’occasion pour nous de faire le bilan du Championnat
de France Asphalte 2008. Cette année nous ne reprendrons pas les
épreuves dans leur détail, ceux qui ont suivi les débats
connaissant déjà le déroulement, les autres pouvant
se reporter aux résumés dans les news, mais nous nous attacherons
à développer les faits marquants et les principaux animateurs.
Le combat
des générations
Ce pourrait être
le titre de ce résumé, car tant au niveau des pilotes
que des voitures, c’est à une réelle opposition
entre deux générations que nous avons assisté cette
saison. D’un côté les « anciens » ou
plus expérimentés au volant de voitures récentes
et performantes, de l’autre les jeunes loups aux dents bien longues
au volant des « mamies » du Rallye, mais mamies toujours
vaillantes lorsque c’est un « bon » derrière
le volant ! Pour ne citer que ces exemples, ont animé ce championnat
: Dany Snobeck (62 ans) au volant d’une Peugeot 307 WRC et Jean
Sébastien Vigion (25 ans) au volant d’une Clio Maxi.
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Les
« one shot » des WRC
De belles voitures, mais trop peu de constance, ce Championnat a certainement
manqué de pilotes réguliers dans la présence. En
effet, plusieurs pilotes de pointe ont marqué de leur empreinte
l’édition 2008 au volant d’une WRC sur seulement
une ou deux épreuves : Alex Bengué présent sur
quatre épreuves mais seulement deux arrivées, Ludovic
Gal (Mont Blanc et Cévennes), Eric Mauffrey (Mont Blanc et Touquet),
Patrick Henry (Alsace-Vosges) et David Salanon (Lyon-Charbonnières).
Finalement les plus présents auront été les deux
animateurs de la fin de Championnat : Dany Snobeck et Eric Brunson.
Cette situation aura un temps profité à Arnaud Augoyard
qui a occupé la tête du classement avant que les pilotes
de WRC ne reprennent logiquement l’avantage.
Le championnat Team
C’était la nouveauté de ce Championnat de France
Asphalte 2008, à l’initiative d’Olivier Pignon un
nouveau challenge était lancé. Un bel engouement pour
cette première année avec onze équipes pour y prendre
part et sur chaque épreuve les deux meilleurs pilotes dans leur
classe respective ont apportés des points à leur team.
Mais un championnat qui manque encore de maturité et dont certaines
règles mériteraient d’être revues avec notamment
la nomination des pilotes, certains ayant aligné une équipe
différente à chaque épreuve on peut se demander
ce que signifie le mot «équipe», mais qu’importe
le vainqueur lui a joué le jeu de la constance ! En effet, le
Team MSR by GBI fondé sous l’impulsion de Mathieu Anne
a dominé les débats dans chaque épreuve, avec des
équipiers fidèles (Championnat complet pour Arnaud Augoyard,
7 épreuves pour Thomas Barral, 5 épreuves pour Lionel
Comole, 6 épreuves pour Guillaume Couval assistés par
un ou deux locaux sur certaines épreuves). Un titre amplement
mérité pour lequel Mathieu Anne a d’ores et déjà
annoncé qu’ils espéraient pouvoir être présents
en 2009 pour le défendre.
Du côté des formules de promotion
En Suzuki Cup, Yoan Bonato a été intouchable, il a su
gérer de main de maître sa saison pour s’assurer
du titre, personne n’a finalement vraiment été en
mesure de l’inquiéter. On attendait Jérôme
Schmitt, troisième en 2007, mais malheureusement cette année
ne lui a pas souri, avec quelques erreurs il n’a pas pu prétendre
à rivaliser pour le titre et termine quatrième. Jonathan
Fritsch devait quant à lui apprendre mais espérait tout
de même beaucoup de cette saison. La chance ne l’a pas vraiment
aidé avec pas mal d’ennuis mécaniques, mais on retiendra
de très bons chronos quand tout allait bien et une belle bagarre
pour le podium aux Cévennes avant de partir à la faute,
mais bon comme on dit « c’est le métier qui rentre
», à surveiller pour 2009 ! Ont également goutté
à l’expérience de cette formule de promotion Julien
Calot et Stéphane Riehl.
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Trois épreuves
asphaltes étaient au programme de la Coupe 206, Franck Véricel
le spécialiste de cette surface a dominé au Mont Blanc
et au Var, alors qu’au Limousin c’est Guillaume Canivenq
qui s’est illustré. Bien entendu on soulignera la saison
très régulière de Denis Millet qui l’a conduit
à la victoire finale. On y a également retrouvé
Pascal Mackerer toujours fidèle aux coupes de marques et auteur
de très bons chronos (troisième au Var). Quentin Giordano
a fait de bons débuts cette année alors que Mickaël
Prévalet et Maxence Bardou n’ont pas connu la réussite
malgré des chronos encourageants.
Les principaux
animateurs en quelques mots !
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Dany Snobeck :
Sans conteste LA surprise de la saison puisqu’on était
loin d’imaginer (lui aussi d’ailleurs) qu’il
deviendrait Champion de France. Mais l’expérience
et la sagesse ont parlé cette année, au volant d’une
auto dont il a pris progressivement la mesure, il a su se mêler
à la bagarre en tête de course quand il en avait
les moyens, rester en retrait et assurer de précieux points
quand le terrain ne lui convenait pas, bref une saison régulière
et parfaite telle qu’il faut la faire pour viser un titre.
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Eric Brunson :
Il prenait part au Championnat 2008 pour apprendre, il repart
avec sa première victoire scratch en Championnat au Touquet
et une belle place de dauphin assortie du titre pour son copilote
Cédric Mondon. Résultat certes décevant quand
on prend goût au jeu et que le titre est accessible, mais
répondant à son objectif de début de saison.
Le manque de fiabilité de la Subaru notamment au Mont Blanc,
le manque de régularité du pilote sont certainement
des facteurs qui ont pesé dans l’obtention du titre.
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Arnaud Augoyard :
A l’image d’Eric Mauffrey en 2007 il a démontré
qu’une 306 Maxi bien emmenée a toujours son mot à
dire dans ce Championnat. A chaque fois en bagarre pour le Trophée
BF Goodrich qu’il a d’ailleurs remporté, il
était régulièrement classé aux portes
du podium, ce qui lui a valu d’occuper un temps la tête
du Championnat avant que les WRC ne reprennent logiquement l’avantage.
Une saison parfaite ou presque couronnée par une belle
troisième place au classement, Arnaud Augoyard est la confirmation
de ce Championnat ! |
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Jean Sébastien Vigion :
l’une des révélations de ce Championnat, le
pilote du Limousin nous avait déjà habitué
à de bons résultats en formule de promotion mais
manquait cruellement de régularité, cette fois il
était présent dans la bagarre pour le Trophée
BF Goodrich à chaque à épreuve à laquelle
il a participé ! Au volant d’une bonne vieille Clio
Maxi il s’est permis d’aller « titiller »
les 306 Maxi, on retiendra notamment sa victoire en BF au Touquet
et son podium scratch au Var (deuxième) pour sa première
course en 207 S2000. Le tout agrémenté par une victoire
à la Finale de la Coupe de France des Rallyes, c’est
la cerise sur le gâteau, en espérant que cette belle
saison lui permette d’évoluer en 2009. |
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Ludovic Gal :
Assuré d’un beau programme au volant de la Peugeot
207 S2000 aux couleurs Yacco, il ne se sera jamais réellement
adapté à la voiture, l’empêchant de
se battre aussi bien au scratch qu’au Trophée BF
Goodrich. Changement d’objectif en cours de saison puisqu’il
lorgne sur une Peugeot 307 WRC avec laquelle il s’aligne
finalement chez lui au Mont-Blanc, Rallye où il doit s’avouer
vaincu face à Dany Snobeck. Il signera finalement sa première
victoire scratch en championnat deux mois plus tard à l’occasion
du Rallye des Cévennes. |
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Les
représentants du Nord-Est |
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Plusieurs
équipages ont fait régulièrement le déplacement
hors de notre région pour aller affronter les routes du
Championnat ! On a tout d’abord retrouvé Jean-Nicolas
Hot comme depuis plusieurs saisons. Au volant de la Porsche GT3
il a collectionné bon (victoire de Groupe à l’Alsace
et au Touquet) et moins bon. Olivier Courtois a quant à
lui retrouvé son rythme de croisière avec trois
arrivées pour trois départs et de bons chronos notamment
au Mont Blanc. Guillaume Couval réalise une très
belle saison où il a pris part à six épreuves
avec trois podiums dans une classe N-3 toujours très disputée
dont la victoire à l’Alsace-Vosges. Romain Ferry
s’est également illustré dans cette classe
avec deux troisièmes places au Mont Blanc et au Var. |
Plusieurs
équipages ont eu le mérite d’aller découvrir
une épreuve de Championnat de France parmi les «
petites classes » avec notamment Jean-Robert Nehr (1er N1
au Mont Blanc), Manu Maheu (Mont Blanc), Jonathan Cordier (Mont
Blanc) et Maxime Villemin (2ème F2/12 au Var) pour ne citer
qu’eux... |
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En
bref |
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Révélations de l’année :
Outre Jean-Sébastien Vigion, on retiendra la belle saison
de Rémi Jouines qui avec le soutien du Team R3C Racing
Turkménistan a pu démontrer sa pointe de vitesse
et sa régularité sur tous types de terrain et hors
de ses terres en remportant la classe N-3 et le Groupe N à
trois reprises. Un jeune talent à surveiller ! |
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Les moments forts :
Encore et toujours la bagarre à coup de dixièmes
de seconde en Trophée BF Goodrich entre Eric Mauffrey et
Patrick Rouillard à l’Alsace-Vosges et Arnaud Augoyard
au Limousin.
- Coups de
cœur :
Manu Guigou qui a survolé la course des Clio R3 au Var
avant que la mécanique ne lui joue des tours. |
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La déception :
Eric Mauffrey, pour qui les années se suivent et ne se
ressemblent pas. Gros manque de réussite cette année
pour le pilote Vosgien qui a cumulé les ennuis mécaniques
et les erreurs. Néanmoins il a toujours été
en tête du Trophée BF Goodrich au volant de la 306
lorsqu’il était en course. Il aurait espérer
pouvoir viser le titre, malheureusement ça n’a pas
fonctionné, mais qu’il se rassure, il a encore de
belles années devant lui pour égaler Dany Snobeck
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Ils
ont dit
Jean-Sébastien Vigion :
« Je me suis éclaté. J’ai
fait un truc qui n’est pas dans la notice mais la voiture est
restée sur la route ! » ES3 Alsace-Vosges
Georges Guebey (Team GPC ISSR Motorsport / Peugeot 206WRC) :
« C’était du patinage artistique
dans le sous-bois. Super bien ! » ES9 Alsace-Vosges
Patrick Rouillard (Team Veloperfo.com / Toyota Celica GT-Four) :
« On lui en met (à Eric Mauffrey
ndlr). Si on roule plus vite, il n’y a plus de route. »
ES12 Alsace-Vosges
Patrick Rouillard – Gilles de Turckeim (Toyota Celica GT-Four
/ Team Veloperfo.com) :
« Il n’y a pas une 306 Maxi à
vendre par là ? » ES5 Rouergue
Jean-Sébastien Vigion – Eric Yvernault (Renault Clio kit-car
/ Team Yacco) :
« Faute d’être performant,
il fallait être au bout. Nous avons engrangé de l’expérience
pour les prochaines années. J’ai roulé comme une
grand-mère dans les derniers kilomètres. » ES12
Cévennes
Rendez-vous en 2009 !
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